Debrie Sept

Bonjour,
Les vacances se terminent pour tout le monde, il va falloir trouver des occasions pour se faire plaisir. Je vais essayer de vous distraire avec cet OVNI qu'est le Debrie Sept.
En 1892, Edison travaille sur le Kinétoscope, qui deviendra plus tard, par la magie des frères Lumière, le cinéma.
Edison et Eastman définissent un nouveau film, adapté à la machine d'Edison. Il fera 35mm de large, il aura les deux bords perforés pour un entraînement rapide de l'image (horizontale car le film défile verticalement), les images feront donc 24 mm de large et 18 mm de haut. Ça vous dit quelque chose? (Somme toute, l'APS, ça n'était pas mal!)
Les frères Lumière, pour leurs premiers films (1895) utiliseront un film de 35 mm, avec des perforations différentes pour ne pas payer de royalties; mais le rouleau compresseur Kodak étant ce qu'il était, le film d'Edison devint rapidement le standard du cinéma.
Nous savons que Leitz s'empara de ce film, en défilement horizontal il accola deux images pour créer le format 24x36 et ce fut gagné.
Mais il ne faut pas croire qu'il ne se passa rien du côté photo entre 1892 et 1920. Plusieurs appareils furent proposés, soit avec le film ciné, soit le même film sans encoches, ou avec un system d'encoches différent, voire une bobine avec papier. Ce qui nous donnera ce que l'on appelle les "Pré-Leicas".
Vers la fin des années 1910, une entreprise italienne (FACT) proposa le couteau suisse de la photo, l'Autocinéphot. Avec le même appareil on peut: 1-prendre des photos, 2-faire des films, 3-faires des films fixes (en gros, une pellicule en bande non coupée, longtemps prisés dans l'éducation), 4 et 5- projeter les deux films précédents, 6-contretyper des films et 7-s'en servir comme agrandisseur). Ouf, on arrive péniblement à 7 (nombre magique?). Il est gros, lourd, et plein de boutons et de trappes.

En Italie, aucun succès, une centaine furent vendus
Un fabricant français (Debrie. Les anciens jeunes comme moi se souviennent de ces gros projecteurs 16 mm qui ont fait le bonheur des ciné-clubs dans les années 50-80) racheta le brevet et vendit l'appareil sous le nom de Photociné-sept, vite résumé en Debrie 7. 10 000 quand même.
Le bloc à gauche reçoit le puissant moteur à ressort; la partie gauche l'appareil photo lui-même. Divers équipements: de l'objectif sans nom (mais quand même monté sur hélicoïdale) jusqu'au Tessar Krauss. Et toutes les trappes qu'il faut ouvrir ou fermer pour les différentes fonctions. Un deuxième modèle fut équipé d'un ressort plus puissant. Compliqué, lourd, il ne résista pas au Leica.
Bonne nuit.

Impressionnant. Merci Henri pour ce partage. Et chapeau aux commerciaux d'avoir réussi à vendre un truc qui s'appelle débris !!!!!!

Merci pour cet excellent reportage Henri .
Avant d'être photographe, il fallait presque être mécano non ?

Dommage de n'avoir plus de remerciements pour le temps passé à nous présenter tes appareils

Oui, c'est vrai que l'on ne te remerciera jamais assez. Faudrait organiser une visite, on amènerait le pain et le saucisson

Même moi qui n'ai pas l' âme d' un photographe , j' ai suivi.....
Au fait pour le concours vintage , il y a là de bons exemples!

Merci!

J'ai (il y a fort longtemps ) utilisé une TRUCA de chez Debrie pour faire des génériques !

Marc( nous nous appelons plus par nos prénoms que par nos surnoms d' avatar), je vois que tu es un connaisseur et que Hmag va peut être trouver un interlocuteur digne de son savoir sur l' histoire de la photographie....