Retina

Les années 30 sont très riches en nouveautés. En 1934 Kodak offre aux utilisateurs de Leica une cartouche 135  préchargée et jetable qui simplifie énormément le chargement de leur appareil. Plus de chargeurs ni de chambre noire pour les remplir. En 1936 Kodak (encore !) annonce le Kodachrome, film cinéma couleur inversible que l’on doit à Léopold Mannes et Léopold Godowsky. Un an plus tard, le film 35mm sera proposé en cartouche 135.  Le Graal du photographe.

Kodak sera toujours Kodak. Il faut vendre de la pellicule ; mais le Leica est cher et il n’y a pas grand-chose d'autre sur le marché. Kodak va attaquer sur deux fronts : les USA et l’Allemagne. Aux USA, ce sera le Kodak 35, sans grande personnalité, et en Allemagne le Rétina. C’est de lui dont nous allons parler.

Kodak a acheté Nagel, fabricant d’appareils bien connu, et le docteur Nagel reste directeur de l’entreprise Nagel devenue une branche de Kodak. C’est à lui que fut confiée la création du nouvel appareil. Il devra être bien moins cher que le Leica (ce qui ne doit pas être difficile), mais ne doit pas être un appareil bas de gamme. Nagel assemblera donc des éléments de qualité éprouvée.



Le Rétina a à peu près la même hauteur et la même largeur que le VestPocket, mais fermé il est un petit peu plus épais car le bloc objectif/obturateur est plus gros. Ce bloc objectif/obturateur, monté sur une épaisse plaque inoxydable, est mis en place par deux ciseaux très rigides.
Le bloc objectif/obturateur est monté sur une grosse hélicoïdale, tout le bloc se déplace lors de la mise au point, ce qui est l’apanage des appareils sérieux.
L’obturateur est un Compur qui va de 1s à 1/300s, poses B et T, le nec plus ultra des obturateurs centraux, et l’objectif est un Xenar Schneider ( 4 lentilles, comme le Tessar de Zeiss, le Skopar de Voigtländer, l’Elmar de Leica et bien d’autres)
Sur le haut (à gauche sur la photo) on trouve tout le nécessaire : boutons d’avance et de rembobinage du film, compteur de vues et viseur. Malgré sa petite taille, le viseur est clair et agréable. On a même droit, sur la semelle, à un calculateur de profondeur de champ.
Le tout pour le tiers du prix d’un Leica !
Bref… une petite merveille qui, comme les Leica et Rollei , continuera à évoluer et ne s’éteindra qu’en 1969
Bonne nuit
Henri

Merci infiniment de nous rendre moins ignares à chacune de tes interventions. C' est toujours avec autant de regal que je découvre tes posts

Merci pour la présentation de ce nouvel appareil Henri .
Je me pose toujours la question du pourquoi Kodak a-t-elle raté le coche du numérique d'autant que d'après le dernier reportage que j'avais vu sur la saga Kodak, c'est un ingénieur de chez eux qui a inventé le premier appareil numérique... Les dirigeants n'y ont à priori pas cru ce qui a couté très cher à la firme.

Aujourd'hui, Kodak fabrique si je ne trompe les capteurs des appareils Leica... ce qui est un comble .
De notre coté, il nous reste encore quelques rouleaux de papier photo Kodak Matchprint semi mat que nous utilisons sur notre imprimante photo.

Dis-moi Henri, ou trouves-tu ou as-tu trouvé tout ces appareils ? Tu fais ou a fait les brocantes, tu achètes sur le net ?

Bonjour

C'est effectivement Kodak qui a réalisé, en 1975, le premier APN. Quelques kg, 10 000 pixels et sauvegarde sur mini cassette. Il y avait encore du chemin à faire!
Kodak a vendu quelques APN destinés aux professionnels: une partie photographique Nikon, un dos numérique Kodak et une sacoche pour la sauvegarde. Produits de niche, pas de quoi faire fonctionner Kodak.
Le modèle économique de Kodak est celui de la quantité, et ce n'était pas le cas. Et les APN ne consomment pas de pellicule.
Les Leicas ont effectivement utilisé jusqu'à ces dernières années des capteurs CCD Kodak. Mais cette branche de Kodak est tombée dans le maelstrom vente/achat/fusion/acquisition/fond de pension.
Sous réserve, ce que je sais. Aujourd'hui, le capteur CMOS serait fabriqué par la multinationale ONSEMI, le filtre (qui pose tant de problèmes aux possesseurs de Leicas récents) par l'allemand Schott et le tout serait assemblé en France (Toulouse?).

Ma collection? D'abord quelques appareils personnels et familiaux. Puis je suis parti travailler à Madagascar. Les français qui y vivaient ont, depuis les débuts de la photo, amené des appareils. Comme ils étaient riches, ils remplaçaient facilement l'ancien par le nouveau. Les appareils se retrouvaient chez les brocanteurs du grand marché de Tananarive (le Zoma). J'y ai acheté des appareils intéressants (par exemple, j'ai 2 Cyclope, appareil français produit à 1500 exemplaires).
De retour en France, j'ai continué. Les brocantes, si je passe devant, je n'y vais pas spécialement. EBay est intéressant pour trouver un appareil particulier (à condition que les prix restent raisonnables). Et surtout famille et amis savent que tout ce qui tient à la photo m'intéresse... tant que ce n'est pas du tout électronique.

À bientôt pour un autre appareil... qui sera encore dans les années 30.
Henri

Merci Henri pour tes explications. J'aime le genre de collectionneur que tu es... Collectionneur et passionné dans la recherche d'infos de tes "bébés".
Merci encore pour ton partage.