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ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
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mich42
Gedeoni 12
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
J' y avais pensé Janco a la statue du roi, mais va savoir pourquoi j' ai opté pour un colosse plus moderne, plus simple de forme afin de ne pas dater le géant....Je le voulais intemporel!
Pour la montagne , oui , c' est l' effet peinture et je l'ai laissé car elle donnait de la vitesse aux pierres qui tombaient!
Pour la montagne , oui , c' est l' effet peinture et je l'ai laissé car elle donnait de la vitesse aux pierres qui tombaient!
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
"Pour la montagne , oui , c' est l' effet peinture et je l'ai laissé car elle donnait de la vitesse aux pierres qui tombaient!"
OK, j'y avais pensé , mais je n'en étais pas certain !
D'accord avec ton texte.
OK, j'y avais pensé , mais je n'en étais pas certain !
D'accord avec ton texte.
mich42-
- Prénom : Michel
PhotoShop Eléments
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Alors OK Fan
Je n'avais pas vu ça sous cet angle
Et un texte qui colle bien en plus
Je n'avais pas vu ça sous cet angle
Et un texte qui colle bien en plus
______________________________________________________________________________________
Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire.
C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles
janco-
- Prénom : jean claude
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
D' après une sagesse chinoise
- Croyez-vous, mon maître, à la survivance des âmes au -delà du seuil de la mort?
-Hélas , je ne peux pas ! Pas plus que la goutte de sperme dans la matrice d' une femme, ne peut croire en nos cathédrales, nos villes, nos montagnes, nos maisons...Non, je ne peux pas "croire" en un monde au-delà du nôtre, mon fils.
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Oh ben alors , elle n'est pas très optimiste cette sagesse chinoise !
Bon , encore faudrait-il s'entendre sur une définition de cet "autre monde" ...... car on a toujours tendance à tout matérialiser.
Bon , encore faudrait-il s'entendre sur une définition de cet "autre monde" ...... car on a toujours tendance à tout matérialiser.
mich42-
- Prénom : Michel
PhotoShop Eléments
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Justement ce sage nous dis que l' on ne peut pas DEFINIR un monde que nous ne connaissons pas !
En fait , comme nos premières cellules qui ont fait leur travail de vie sans savoir , nous faisons le nôtre sans savoir non plus . Cela ne veut pas dire que cet autre monde n' existe pas , seulement que nous ne pouvons pas en parler avec nos mots et nos sens! Donc pas possible de croire ce que les paroles d' hommes en disent...Donc pas de croyances mais certainement qu' un monde au delà nous attend "autrement" tout comme nous avons succédés à l' ovule de maman et le spermatozoïde de papa, cellules de vie qui n' imaginaient même pas le monde qu'ils allaient donner au petit être qu'ils étaient en train de former!
Nous formons peut être notre âme sans le savoir pour un autre monde.
Qui le sait?
Personne!
En fait , comme nos premières cellules qui ont fait leur travail de vie sans savoir , nous faisons le nôtre sans savoir non plus . Cela ne veut pas dire que cet autre monde n' existe pas , seulement que nous ne pouvons pas en parler avec nos mots et nos sens! Donc pas possible de croire ce que les paroles d' hommes en disent...Donc pas de croyances mais certainement qu' un monde au delà nous attend "autrement" tout comme nous avons succédés à l' ovule de maman et le spermatozoïde de papa, cellules de vie qui n' imaginaient même pas le monde qu'ils allaient donner au petit être qu'ils étaient en train de former!
Nous formons peut être notre âme sans le savoir pour un autre monde.
Qui le sait?
Personne!
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
« Il existe un Tunnel obscur dans la Lumière Infinie.
On l'appelle « Temps ».
Lorsqu'un Humain entre dans ce Tunnel,
On appelle cela « Naître ».
Lorsqu'un Humain marche au long de ce Tunnel,
On appelle cela « Vivre ».
Lorsqu'un Humain sort de ce Tunnel,
On appelle cela « Mourir ».
Considérer que vivre se réduit à évoluer dans un Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Illusion ».
Percer des trous dans ce Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Science ».
Savoir que la Lumière est autour du Tunnel,
Cela s'appelle « Foi ».
Voir la Lumière dans le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Amour ».
Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Sagesse ».
Éclairer le Tunnel obscur de sa propre Lumière,
Cela s'appelle « Sainteté ».
Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
« Cela est au-delà des mots »
Lao Tseu
Extrait du tao te king
On l'appelle « Temps ».
Lorsqu'un Humain entre dans ce Tunnel,
On appelle cela « Naître ».
Lorsqu'un Humain marche au long de ce Tunnel,
On appelle cela « Vivre ».
Lorsqu'un Humain sort de ce Tunnel,
On appelle cela « Mourir ».
Considérer que vivre se réduit à évoluer dans un Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Illusion ».
Percer des trous dans ce Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Science ».
Savoir que la Lumière est autour du Tunnel,
Cela s'appelle « Foi ».
Voir la Lumière dans le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Amour ».
Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Sagesse ».
Éclairer le Tunnel obscur de sa propre Lumière,
Cela s'appelle « Sainteté ».
Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
« Cela est au-delà des mots »
Lao Tseu
Extrait du tao te king
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Vagabonde a écrit:Justement ce sage nous dis que l' on ne peut pas DEFINIR un monde que nous ne connaissons pas !
En fait , comme nos premières cellules qui ont fait leur travail de vie sans savoir , nous faisons le nôtre sans savoir non plus . Cela ne veut pas dire que cet autre monde n' existe pas , seulement que nous ne pouvons pas en parler avec nos mots et nos sens! Donc pas possible de croire ce que les paroles d' hommes en disent...Donc pas de croyances mais certainement qu' un monde au delà nous attend "autrement" tout comme nous avons succédés à l' ovule de maman et le spermatozoïde de papa, cellules de vie qui n' imaginaient même pas le monde qu'ils allaient donner au petit être qu'ils étaient en train de former!
Nous formons peut être notre âme sans le savoir pour un autre monde.
Qui le sait?
Personne!
OK là ça me va !
mich42-
- Prénom : Michel
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Vagabonde a écrit:« Il existe un Tunnel obscur dans la Lumière Infinie.
On l'appelle « Temps ».
Lorsqu'un Humain entre dans ce Tunnel,
On appelle cela « Naître ».
Lorsqu'un Humain marche au long de ce Tunnel,
On appelle cela « Vivre ».
Lorsqu'un Humain sort de ce Tunnel,
On appelle cela « Mourir ».
Considérer que vivre se réduit à évoluer dans un Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Illusion ».
Percer des trous dans ce Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Science ».
Savoir que la Lumière est autour du Tunnel,
Cela s'appelle « Foi ».
Voir la Lumière dans le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Amour ».
Voir la Lumière à travers le Tunnel obscur,
Cela s'appelle « Sagesse ».
Éclairer le Tunnel obscur de sa propre Lumière,
Cela s'appelle « Sainteté ».
Confondre la Lumière et le Tunnel obscur,
« Cela est au-delà des mots »
Lao Tseu
Extrait du tao te king
C'est pas bête du tout ça dis donc !
mich42-
- Prénom : Michel
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Un bien bel extrait tout comme le montage qui l'exprime
Pour la forme, j'aurais bien vu la "goutte" partant complètement du bas de l'image
Sinon ce montage me sied parfaitement dans interprétation du "message" de Lao Tseu.
Pour la forme, j'aurais bien vu la "goutte" partant complètement du bas de l'image
Sinon ce montage me sied parfaitement dans interprétation du "message" de Lao Tseu.
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Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire.
C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles
janco-
- Prénom : jean claude
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Euh!
La " goutte" est un spermatozoïde , pas envie de lui couper la queue , Michel ferait trembler le forum!
J' ai transformé la goutte de sperme par un seul spermatozoïde entrant dans l' ovule pour la matrice...
Le texte taoïste me donne envie de faire une autre image , mais avant j' aimerai avoir le texte original car cette traduction me parait bien "moderne"!
Je vais me relonger dans mon tao te king!
La " goutte" est un spermatozoïde , pas envie de lui couper la queue , Michel ferait trembler le forum!
J' ai transformé la goutte de sperme par un seul spermatozoïde entrant dans l' ovule pour la matrice...
Le texte taoïste me donne envie de faire une autre image , mais avant j' aimerai avoir le texte original car cette traduction me parait bien "moderne"!
Je vais me relonger dans mon tao te king!
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
J'ai bien compris Fan !!!
Mais là, il semble sortir de la croix.
Je n'ai pas dis "couper", mais simplement le descendre un peu au niveau de l'herbe
Mais là, il semble sortir de la croix.
Je n'ai pas dis "couper", mais simplement le descendre un peu au niveau de l'herbe
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Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire.
C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles
janco-
- Prénom : jean claude
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Bigre!
Je n' avais pas vu!
Du coup je le laisse car c'est encore plus symbolique!
En effet la mort est signe de naissance.... Le sexe a été inventé par Dame Nature pour le renouvellement des différences des individus et cesser la multiplication par division éternelle des cellules unicellulaires.
Mort et naissance sont une parenthèse de la VIE! Pour qu'il est naissance, il faut qu'il est mort! D' où l' absurdité des thèses transhumanistes...
Merci Janco, tu viens de me faire interpréter différemment cette image....
Je n' avais pas vu!
Du coup je le laisse car c'est encore plus symbolique!
En effet la mort est signe de naissance.... Le sexe a été inventé par Dame Nature pour le renouvellement des différences des individus et cesser la multiplication par division éternelle des cellules unicellulaires.
Mort et naissance sont une parenthèse de la VIE! Pour qu'il est naissance, il faut qu'il est mort! D' où l' absurdité des thèses transhumanistes...
Merci Janco, tu viens de me faire interpréter différemment cette image....
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Vagabonde a écrit:Euh!
La " goutte" est un spermatozoïde , pas envie de lui couper la queue , Michel ferait trembler le forum!
Ah bon , tu me vois donc comme un maniaque colérique ??????
mich42-
- Prénom : Michel
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Ben disons que les cadres trop serrés te contrarient et que attaquer les queues , cela réveille l' homme préhistorique chez toi!
Bon, cette fois ci je SORS! Je cours même vers la sortie
Bon, cette fois ci je SORS! Je cours même vers la sortie
Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Mais non Michel........... un être de douceur, comme moi
Ravi d'avoir aidé Fan, même de manière involontaire
Ravi d'avoir aidé Fan, même de manière involontaire
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Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles qu'on n'ose pas les faire.
C'est parce qu'on n'ose pas les faire qu'elles sont difficiles
janco-
- Prénom : jean claude
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Vagabonde a écrit:Ben disons que les cadres trop serrés te contrarient et que attaquer les queues , cela réveille l' homme préhistorique chez toi!
Bon, cette fois ci je SORS! Je cours même vers la sortie
Préhistorique c'est dur à endosser ........ mais "homme des bois" c'est certain !
mich42-
- Prénom : Michel
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Que veux-tu bien dire par là ??????????????????
Je redoute malgré tout le quiproquo !
Je redoute malgré tout le quiproquo !
mich42-
- Prénom : Michel
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Re: ATELIER IMAGES de FAN ( Cuvée 2020)
Un conte pour la nouvelle année
LES DEUX VIES DU SULTAN MAHMOUD
Fils estimé du Bienveillant, ruisselant d’ors, de flatteries, de musiques paradisiaques et de houris aux seins parfaits, tel était le sultan Mahmoud. Son ciel ? Tout bleu. Son palais ? Blanc. Son peuple ? A peine turbulent. Bref, il n’avait pas à se plaindre. Et pourtant il n’allait pas bien. Ses femmes et ses philosophes ne lui inspiraient que des « bof », des « à-quoi-bon », des gestes mous. Il désespérait. C’était grave, car il ne savait pas pourquoi.
- Qu’avez-vous, sire ?
- Rien, ça va.
Mais dans son regard sans éclat on devinait ses idées noires. Son grand vizir n’en dormait plus.
Un matin, à presque midi, ouvrant les rideaux de sa chambre il trouva Mahmoud affalé qui contemplait obstinément le bout pointu de ses babouches. Il lui dit :
- Sire, tout à l’heure, un vieux cheikh a sollicité un rendez-vous particulier avec Votre Magnificence. Il vient de l’extrême Maghreb. Nous avons eu un entretien qui m’a laissé la bouche ouverte. C’est un magicien prodigieux. Recevez-le, je vous en prie. Je sens qu’il saura vous sortir de vos brouillards maléficieux.
Mahmoud souleva un sourcil et répondit :
- Oui, bof, qu’il entre.
Quel âge avait-il, ce vieillard ? A vue d’œil, à peu près cent ans. Efflanqué, les poings sur sa canne, vêtu de barbe, de cheveux et de quelques haillons crasseux, la mine sévère, l’œil noir. Il s’avança et dit :
- Bonjour. Lève-toi, Mahmoud, et viens voir.
Le déprimé resta pantois. On ne l’avait jamais traité aussi sèchement de sa vie. Il obéit pourtant, s’en fut à la fenêtre que le vieil homme désignait.
- Ouvre-la. Allons, presse-toi.
Mahmoud ouvrit, huma l’air doux, se pencha soudain, recula, l’index tendu, blême, haletant. Des milliers de cavaliers noirs, piques brandies, sabres sanglants, ravageaient les rues de la ville, tranchaient les corps, brisaient les portes, assaillaient les murs du palais. Leurs clameurs effrayaient le ciel.
- Qu’Allah ait pitié de nos vies ! gémit le malheureux sultan. Vois, vizir, nous sommes perdus !
Le cheikh le repoussa d’une franche bourrade, ferma la fenêtre et grogna quelque chose d’ésotérique. Puis il rouvrit les deux battants.
- Sultan, regarde maintenant !
L’autre s’avança, méfiant, risqua un œil. Tout était calme. Les gens allaient par les ruelles, les ânes, les chariots branlants. Plus le moindre soudard en vue.
- Comprends pas, bafouilla Mahmoud.
Il s’ébroua, frotta ses yeux. Le vieux le saisit par la manche, l’entraîna à travers la chambre jusqu’à la fenêtre opposée.
- Ouvre.
- Non, pitié, j’ai trop peur.
Le vieillard leva son bâton. Mahmoud entrouvrit, ouvrit grand. Les quatre-cents minarets des mosquées de la ville n’étaient plus qu’un brasier fumant. Un ouragan poussait des flammes rugissantes vers le palais.
- Yayay ! brailla le malheureux.
Le feu lui dansait dans les yeux. Le cheikh referma la fenêtre, la rouvrit. Plus rien. Le ciel bleu, les minarets blancs, les oiseaux. Mahmoud s’avança, recula, tomba de cul sur le tapis.
- Vizir, une bassine d’eau ! ordonna le vieillard. Fais vite !
L’autre s’en fut, il disparut, revint encombré d’une vasque qui ruisselait par tous les bords. Il la posa devant le cheikh.
- Mahmoud, viens là, grogna le vieux. Penche-toi. Regarde ta tête.
Le sultan se courba, le cheikh saisit sa nuque, plongea son visage dans l’eau et tout, palais, chambre, fenêtres, vizir, cheikh et bassine d’eau ne furent plus qu’un souvenir.
Il était au bord de la mer, épuisé, naufragé sans doute. Il se dressa, vit des pécheurs qui accouraient là sa rencontre. Il leur cria :
- Hommes, à genoux ! Je suis Mahmoud, votre sultan. Ramenez-moi dans mon palais !
Les autres se le désignèrent en riant, la trogne fendue, en singeant son air de grand monde.
- Hé, le fou, dit l’un, tu t’es vu ?
Mahmoud se palpa les cheveux. Il portait un bonnet de feutre. Il était vêtu de haillons.
- Allons, mon gars, viens nous aider, nous avons besoin de main-d’œuvre.
- Mais je ne sais pas travailler !
- Peu importe, tu feras l’âne. Tu vois ces ballots de sardines ? Tu les porteras au marché !
On le tirailla par le col. Il en tomba à quatre pattes. Cinq ans durant il charria, pour un croûton de pain par jour, des tonnes de poissons puants du bord de la mer jusqu’au souk. La nuit, il couchait chez les ânes. Un jour un marchand l’acheta avec trois baudets de l’étable. Il lui dit :
- Je n’ai qu’une fille. Tu m’as l’air d’un sacré gaillard. Epouse-la, grand bien te fasse. Je veux douze petits- enfants.
Il l’amena dans sa maison, lui fit servir des fruits confits, des gâteaux, de l’alcool de figue, puis appela sa Fahima.
- Sois indulgent, elle est farouche. Pauvre comme tu l’es, garçon, elle va te plaire, j’en suis sûr.
La fille vint. Misère noire ! Elle était difforme, bossue, elle avait du poil au menton. Elle lui sourit, langue dardée entre ses deux dernières dents. Mahmoud gémit :
- Oh non, pitié !
Le marchand le poussa vers elle, elle lui prit les joues, s’agrippa. Il perdit le souffle. Il hurla.
Sa tête sortit, ruisselante, de l’eau où elle était plongée. Il était chez lui, au palais, à nouveau sultan, dans sa chambre. Sa vie de misère ? Un instant, le temps d’un remous de bassine. Son vizir était là, fidèle. Le magicien le regardait, l’œil pointu, la barbe légère. Il dit, courbé sur son bâton :
- C’est insulter le Créateur que de faire mauvaise mine quand on a la chance de vivre dans un palais de ce prix-là. As-tu compris, sultan Mahmoud ?
Mahmoud ne lui répondit pas. Il riait, les bras grands ouverts, il avait envie de danser avec tous les vivants du monde. Il voulut embrasser le cheikh.
- Holà, du calme, dit le vieux.
Il se défit dans l’air tranquille comme une fumée de bougie.
d'après " les Mille et une nuits "
(Henri Gougaud, Le livre des chemins)
LES DEUX VIES DU SULTAN MAHMOUD
Fils estimé du Bienveillant, ruisselant d’ors, de flatteries, de musiques paradisiaques et de houris aux seins parfaits, tel était le sultan Mahmoud. Son ciel ? Tout bleu. Son palais ? Blanc. Son peuple ? A peine turbulent. Bref, il n’avait pas à se plaindre. Et pourtant il n’allait pas bien. Ses femmes et ses philosophes ne lui inspiraient que des « bof », des « à-quoi-bon », des gestes mous. Il désespérait. C’était grave, car il ne savait pas pourquoi.
- Qu’avez-vous, sire ?
- Rien, ça va.
Mais dans son regard sans éclat on devinait ses idées noires. Son grand vizir n’en dormait plus.
Un matin, à presque midi, ouvrant les rideaux de sa chambre il trouva Mahmoud affalé qui contemplait obstinément le bout pointu de ses babouches. Il lui dit :
- Sire, tout à l’heure, un vieux cheikh a sollicité un rendez-vous particulier avec Votre Magnificence. Il vient de l’extrême Maghreb. Nous avons eu un entretien qui m’a laissé la bouche ouverte. C’est un magicien prodigieux. Recevez-le, je vous en prie. Je sens qu’il saura vous sortir de vos brouillards maléficieux.
Mahmoud souleva un sourcil et répondit :
- Oui, bof, qu’il entre.
Quel âge avait-il, ce vieillard ? A vue d’œil, à peu près cent ans. Efflanqué, les poings sur sa canne, vêtu de barbe, de cheveux et de quelques haillons crasseux, la mine sévère, l’œil noir. Il s’avança et dit :
- Bonjour. Lève-toi, Mahmoud, et viens voir.
Le déprimé resta pantois. On ne l’avait jamais traité aussi sèchement de sa vie. Il obéit pourtant, s’en fut à la fenêtre que le vieil homme désignait.
- Ouvre-la. Allons, presse-toi.
Mahmoud ouvrit, huma l’air doux, se pencha soudain, recula, l’index tendu, blême, haletant. Des milliers de cavaliers noirs, piques brandies, sabres sanglants, ravageaient les rues de la ville, tranchaient les corps, brisaient les portes, assaillaient les murs du palais. Leurs clameurs effrayaient le ciel.
- Qu’Allah ait pitié de nos vies ! gémit le malheureux sultan. Vois, vizir, nous sommes perdus !
Le cheikh le repoussa d’une franche bourrade, ferma la fenêtre et grogna quelque chose d’ésotérique. Puis il rouvrit les deux battants.
- Sultan, regarde maintenant !
L’autre s’avança, méfiant, risqua un œil. Tout était calme. Les gens allaient par les ruelles, les ânes, les chariots branlants. Plus le moindre soudard en vue.
- Comprends pas, bafouilla Mahmoud.
Il s’ébroua, frotta ses yeux. Le vieux le saisit par la manche, l’entraîna à travers la chambre jusqu’à la fenêtre opposée.
- Ouvre.
- Non, pitié, j’ai trop peur.
Le vieillard leva son bâton. Mahmoud entrouvrit, ouvrit grand. Les quatre-cents minarets des mosquées de la ville n’étaient plus qu’un brasier fumant. Un ouragan poussait des flammes rugissantes vers le palais.
- Yayay ! brailla le malheureux.
Le feu lui dansait dans les yeux. Le cheikh referma la fenêtre, la rouvrit. Plus rien. Le ciel bleu, les minarets blancs, les oiseaux. Mahmoud s’avança, recula, tomba de cul sur le tapis.
- Vizir, une bassine d’eau ! ordonna le vieillard. Fais vite !
L’autre s’en fut, il disparut, revint encombré d’une vasque qui ruisselait par tous les bords. Il la posa devant le cheikh.
- Mahmoud, viens là, grogna le vieux. Penche-toi. Regarde ta tête.
Le sultan se courba, le cheikh saisit sa nuque, plongea son visage dans l’eau et tout, palais, chambre, fenêtres, vizir, cheikh et bassine d’eau ne furent plus qu’un souvenir.
Il était au bord de la mer, épuisé, naufragé sans doute. Il se dressa, vit des pécheurs qui accouraient là sa rencontre. Il leur cria :
- Hommes, à genoux ! Je suis Mahmoud, votre sultan. Ramenez-moi dans mon palais !
Les autres se le désignèrent en riant, la trogne fendue, en singeant son air de grand monde.
- Hé, le fou, dit l’un, tu t’es vu ?
Mahmoud se palpa les cheveux. Il portait un bonnet de feutre. Il était vêtu de haillons.
- Allons, mon gars, viens nous aider, nous avons besoin de main-d’œuvre.
- Mais je ne sais pas travailler !
- Peu importe, tu feras l’âne. Tu vois ces ballots de sardines ? Tu les porteras au marché !
On le tirailla par le col. Il en tomba à quatre pattes. Cinq ans durant il charria, pour un croûton de pain par jour, des tonnes de poissons puants du bord de la mer jusqu’au souk. La nuit, il couchait chez les ânes. Un jour un marchand l’acheta avec trois baudets de l’étable. Il lui dit :
- Je n’ai qu’une fille. Tu m’as l’air d’un sacré gaillard. Epouse-la, grand bien te fasse. Je veux douze petits- enfants.
Il l’amena dans sa maison, lui fit servir des fruits confits, des gâteaux, de l’alcool de figue, puis appela sa Fahima.
- Sois indulgent, elle est farouche. Pauvre comme tu l’es, garçon, elle va te plaire, j’en suis sûr.
La fille vint. Misère noire ! Elle était difforme, bossue, elle avait du poil au menton. Elle lui sourit, langue dardée entre ses deux dernières dents. Mahmoud gémit :
- Oh non, pitié !
Le marchand le poussa vers elle, elle lui prit les joues, s’agrippa. Il perdit le souffle. Il hurla.
Sa tête sortit, ruisselante, de l’eau où elle était plongée. Il était chez lui, au palais, à nouveau sultan, dans sa chambre. Sa vie de misère ? Un instant, le temps d’un remous de bassine. Son vizir était là, fidèle. Le magicien le regardait, l’œil pointu, la barbe légère. Il dit, courbé sur son bâton :
- C’est insulter le Créateur que de faire mauvaise mine quand on a la chance de vivre dans un palais de ce prix-là. As-tu compris, sultan Mahmoud ?
Mahmoud ne lui répondit pas. Il riait, les bras grands ouverts, il avait envie de danser avec tous les vivants du monde. Il voulut embrasser le cheikh.
- Holà, du calme, dit le vieux.
Il se défit dans l’air tranquille comme une fumée de bougie.
d'après " les Mille et une nuits "
(Henri Gougaud, Le livre des chemins)
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