N°2 Bull's-Eye Camera

Bonjour
Les deux dernières décennies du dix-neuvième siècle ont vécu l'apparition de la photographie populaire. Les procédés lourds (plaques de verre de taille importante, une chimie compliquée (collodion humide), un prix de revient élevé réservait la photographie à des professionnels ou à des "honnêtes hommes" fortunés. À la fin du siècle, le film souple a pris son essor.
Quelques dates et quelques hommes.
1855, Parkes invente la feuille de celluloïd (les poupées et les baigneurs...)
Années 1880 Cabutt et Eastman sont deux producteurs de plaques sèches. Un gros progrès, mais les plaques sont lourdes et cassantes.
1888 Cabutt présente un film sur support souple. Mais il est encore trop rigide pour être enroulé sur une bobine.
1889 Goldwin d'un côté, Eastman de l'autre, présentent un film souple satisfaisant. Goldwin est un pasteur anglican chimiste amateur, Eastman est à la tête d'une entreprise prospère, on peut imaginer ce qui arriva. Le procès dura plus de 20 ans, mais à la fin Eastman, devenu millionnaire, versa un gros dédommagement... aux descendants de Goldwin.
1892 L'entreprise d'Eastman prend le nom de Kodak, qui ne signifie rien, qui rappelle le bruit d'un obturateur, et qui peut se prononcer toutes les langues

Pour vendre du film, il faut vendre des appareils photos. Et pour vendre beaucoup de film, il faut vendre beaucoup d'appareils pas cher. Ce sera la ligne commerciale de Kodak pendant ses 100 ans d'existence (de rares exceptions: Rétina, Ektra)

Je vous présente le "N°2 Bull's-Eye Caméra" (Poésie des noms américains: Œil de boeuf!) Le N°2 indique le format: cet appareil reçoit des bobines type 101, de 9cm de large. Les photos son carrées, environ 9x9 cm²
L'appareil a 3  réglages de diaphragme , la pose et l'instantané. Introduit en 1896, il aura une longue descendance : les "Box"

Fabriqués en bois recouverts de cuir fin, vous pouvez apprécier la qualité de l'ébénisterie à plus de 100 ans.

Bonne visite
Henri

Je me régale vraiment à lire tes reportages, merci beaucoup

Génial ce nouveau reportage .
Pour le boitier, les deux troues plus petits sont-ils relayés par un miroir dans lequel on pouvait cadré Henri ?
L’ébénisterie n'a rien à envier à la découpe laser d'aujourd'hui mise à part la rapidité
Merci de nous présenter cette nouvelle pépite Henri

du 9x9, ç ame laisse songeuse
quel dommage que ces bobines ne soient plus commercialisées, j'aurais bien tenté de jouer avec un de ces boitiers

Les deux trous plus petits sont effectivement les orifices du viseur. C'est un classique viseur réflecteur. Le trou en façade contient la lentille de visée, et le trou supérieur le verre dépoli. Entre les deux il y a effectivement un miroir. Tous les Box seront équipés de ce type de viseur (parfois deux, l'un pour visée verticale et l'autre pour visée horizontale), qui ne permettent qu'une visée très approximative. On retrouvera ce viseur sur tous les foldings. Consolation: le viseur du Rolleiflex est basé sur la même structure!
Bonne nuit
Henri

Merci pour les explications Henri